« Elle me tendit la main, et je la pris. Comme ça, franchissant d’un seul pas d’insondables abîmes de conventions, d’empêchements de classe. Viola me tendit la main et je la pris, et c’est à cet instant précis que je devins sculpteur. Je n’eus pas conscience du changement, bien-sûr. Mais c’est à ce moment, de nos paumes alliées dans cette cabale de sous-bois et de chouettes, que me vient l’intuition qu’il y avait quelque chose à sculpter. »
Pour débuter l’année, je voulais lire un roman mémorable, un roman que je n’oublierais pas une fois refermé. C’est pourquoi j’ai gardé, avec une certaine impatience, dans ma PAL ce roman, qui, a obtenu le prix Goncourt. J’ai rencontré l’auteur, Jean-Baptiste Andrea, à Nancy, il y a maintenant quelques années, à l’occasion de la parution de Cent millions d’années et un jour. Depuis, je lis tous ses nouveaux romans !
Mimo, Michelangelo Vitaliani, sculpteur, vit ses derniers instants. L’occasion pour lui de rembobiner le fil de sa vie. Nous sommes les uniques et les ultimes spectateurs de ce film. Ce sculpteur de génie nous livre son parcours, ses difficultés liées à son nanisme, le climat politique et les choix qu’il a du opérer dans l’Italie du XXème siècle. Et surtout, son amitié avec Viola – moteur de toute sa vie !
Un roman magistral qui nous transporte, dans un autre temps, mais aussi au creux d’une relation qui construit et détermine les personnages. Inutile de préciser que je commence donc l’année avec un très grand coup de coeur ! On a du mal à refermer le livre tant les personnages nous emportent avec eux. Mais, au fond de nous, on garde un peu de Mimo, un peu de Viola.

